Un voyage, ou une projection ?

Salut à vous, J'écris depuis la terrasse de cette superbe maison que nous avons trouvé, par hasard, aux alentours de San Francisco. La nuit vient de tomber, et j'entends les cigales alentours, ainsi que quelques cris de maisons du voisinage. Plus, cela va de soit, quelques aboiements de chiens. Une odeur de cheminée, au demeurant fort agréable, contraste avec le calendrier, qui nous annonce un lendemain, jeudi 9 août, de plein été. Les odeurs sont ce qu'il y a de mieux : on s'en souvient si elles vous rappellent quelque souvenir, et sinon on les oublie. Elles peuvent même suggérer. Suggérer que je suis aux alentours de Clermont-Ferrand, sous le toit mansardé de notre maison de campagne - appelée ainsi car nous y allons 'à la campagne' - bien qu'elle soit à 5 minutes du centre de cette grande ville. Je la vois d'ici, d'ailleurs, cette ville. Et que nous soyons un 31 décembre n'y change rien - sauf que il est assez méritant d'être sur une terrasse à cette date-là et sous ces latitudes. Promis, juré : dès que j'ai gagné à la loterie, dès que je n'ai plus 99% de mes préoccupations centrées sur mon boulot incertain et mes revenus instables, je fais le tour du monde. Je commencerais par le village voisin, au cas où le changement ne me plairait pas... En fait, ces histoires de voyages, ce n'est pas la peine de se crêper le chignon, il suffit d'aller sur Google Earth, et vous pouvez voyager en vol plané vers n'importe quel point du globe. J'ai vu les pyramides d'Egypte par en haut, en bas et en travers, avec moult photos à l'appui. J'ai aussi sec sauté vers Minneapolis, pour y observer le pont avant son effondrement. J'ai même vu les boutiques de Los Angeles, et les passants qui traversaient... Le voyage, c'est dans la tête que ça se passe. Il suffit de s'y croire, de s'imaginer dans le contexte, de replacer les détails incongrus là où ils cadrent bien... Une sorte de projection. J'ai bien réussi à me croire à l'autre bout du monde depuis ma terrasse en Espagne. Pourquoi pas vous ?